L'Europe avance sur la taxe carbone

Publié le par chineenmouvement

Les tractations en cours sur la taxe carbone - que l'Union européenne impose depuis janvier 2012 aux compagnies aériennes opérant sur son territoire - sont en bonne voie, rapporte le Nanfang Zhoumo dans un article intitulé « Taxe carbone sur les compagnies aériennes : l'Europe est proche de la victoire. » Alors que l'Europe reste ferme sur sa volonté de faire appliquer cette mesure malgré l'opposition d'un grand nombre de pays - y compris la Chine, qui a interdit à ses compagnies de payer, et gelé les commandes d'Airbus en signe de protestation -, un journaliste de ce quotidien du Sud s'est entretenu avec l'un des membres de la délégation européenne en Chine, confiant pour les négociations.

« Nous pouvons certainement trouver un point d'entente avec l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile* (ICAO) », explique « William » (le journal ne donne pas son nom complet, ndlr) au Nanfang Zhoumo. Le problème ne devrait pas tarder à être résolu, estime-t-il, et l'Europe serait proche de remporter une victoire diplomatique. « L'ICAO a obtenu d'excellents développements ces derniers temps ».

Il y a plusieurs mois, « l'Union Européenne faisait face à l'opposition de la quasi-totalité du monde », rappelle le Nanfang Zhoumo « mais depuis lors elle a presque réussi à inverser la tendance. »

Le quotidien explique que l'une des voies de sortie envisagées par l'UE consiste à mettre de son côté les Etats-Unis, pour l'instant farouchement opposés à la taxe. Or, selon Qiang Guoqiang, ancien négociateur du protocole de Kyoto interrogé par le Nanfang Zhoumo, les américains pourraient réviser leur position s'ils mettaient eux aussi en place une taxe similaire, qu'ils percevraient de leur côté.

L'Union Européenne pourrait également s'engager à reverser 80 % des montants taxés aux compagnies. Un argument de poids puisque, comme l'explique un document de l'ambassade d'Allemagne que s'est procuré le journaliste, « si les compagnies font porter le prix de la taxe par les consommateurs (et qu'elles récupèrent ensuite 80 % du montant taxé, ndlr), leurs profits augmenteront ».

D'autres diplomates interrogés par le Nanfang Zhoumo assurent que l'idée de ne taxer que la partie des trajets située dans le ciel européen - ce qui réduirait considérablement le sur-coût pour les compagnies - n'est pas écartée.

L’objectif de l'Union Européenne étant la réduction des émissions de CO2, elle pourrait enfin envisager ne pas appliquer la taxe aux pays qui font des efforts par ailleurs pour aller dans ce sens.
Sera-ce suffisant pour imposer cette taxe carbone ? « C'est la première fois que l'Europe impose une réglementation à des pays non européens, notait le mois dernier Jacques le Cacheux, directeur du département des Etudes à l'OFCE, au site de L'Expansion. Si le continent européen arrive à imposer sa propre réglementation à des acteurs étrangers, c'est la porte ouverte à d'autres taxes. On peut imaginer des quotas carbone sur le pétrole, le ciment, ou encore le transport de marchandises. C'est pour cette raison que les gouvernements, comme la Chine ou les Etats-Unis résistent, cette taxe est avant tout symbolique ».

14/04/2012 11:28 CHINEPLUS

*L’Organisation de l'aviation civile internationale est une organisation internationale qui dépend des Nations unies. Son rôle est de participer à l’élaboration des normes qui permettent la standardisation du transport aéronautique international.

Publié dans ECOLOGIE

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