Qui sont les chinois ?
Que penser d’une langue construite en l’absence du verbe « être », des mots « oui » et « non » ; d’une
langue qui n’a pas d’alphabet, pas de grammaire, pas de conjugaison, pas de déclinaison ; où 3000 caractères doivent être mémorisés pour être capable de lire un journal ? Que penser de
ceux qui la pratiquent ? La langue chinoise parlée et écrite recèle une quantité inouïe de trésors philosophiques et révèle l’état d’esprit de la Chine et de ses 1,4 milliard d’habitants.
Exemples :
- Il n’existe pas de règles dans la construction des phrases. Ainsi parler et écrire « sans règles fixes » a influencé l’appareil judiciaire : en Chine on conçoit q’une règle soit appliquée dans
certains cas et pas dans d’autres, cela dépend des circonstances, les lois sont volontairement ouvertes à plusieurs interprétations.
- Il n’existe pas dans la langue chinoise de déterminants féminin/masculin. En France, nous avons inventé les mots vache/bœuf, coq/poule, biche/cerf, à quoi sert d’ajouter les « le/la » ou «
un/une » qui les précèdent ? Par ailleurs, le mot « sexe » vient du latin « secare » qui signifie « sectionner, séparer ». Il transmet l’idée que, nés homme ou femme, nous avons été coupés des
qualités propres à l’autre sexe. Le mot chinois pour dire « sexe » est « xing », soit « engendrer ». Ce qui transmet une idée de continuité. Dans la tradition chinoise prévaut l’idée que chaque
individu, contenant simultanément des éléments yin et des éléments yan, est un être virtuellement complet appelé à réaliser sa plénitude à l’intérieur de lui-même.
Elisabeth Martens a passé plusieurs années en Chine. Enseignante en Sinologie, elle est aussi spécialiste de la médecine traditionnelle chinoise et diplômée de sciences biologiques. Elle vit aujourd’hui en Belgique.
Elisabeth Martens (Auteur) - Essai (broché).
Date de parution | 29/08/2013 |
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Editeur | Max Milo |